La vie s'écoule

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Du temps est passé.
La vie s’écoule tranquillement.
Samedi soir, une bière partagée avec un ami, là je tapote sur le clavier accompagné d’un petit verre de blanc.
La vie s’écoule…
On est si peu de chose, est on prend si grandement la tête.
La vie est brève, et si on se laisse aller à penser on se noie dans des soucis imaginaires.
Le monde des hommes n’existe pas.
Nos codes, nos valeurs, nos idées n’existent que dans nos têtes.
Lâcher, voilà la clef du bonheur, lâcher le penseur et ces idées sur tout.
Ce soir je lâche, comme hier j’ai lâché, et plus je lâche plus la saveur de la vie brute m’exalte.
Ne pas chercher à devenir meilleur, simplement être là, ici.

Apprécier d’être vivant, en fauchant d’un sourire chaque pensée qui émerge du mental malade.
L’ascétisme ? qu’est ce que cela ? Encore une idée inventée par l'esprit d'un homme malade … Quitter le monde des idées.
J’apprécie ce que le Tao m’offre, l’ivresse d’un cœur libre ne connaît aucune limite.
Tao, je prends refuge en toi.

Photo merci @tansu-topuzoglu

Rappel : Santé publique France recommande de ne pas consommer plus de 100 g d'alcool pur par semaine (14 g par jour) et pas plus de 20 g d'alcool pur par jour, avec des jours sans consommation.

Semaine Frugale

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« Vous savez, beaucoup d'entrées, beaucoup de sorties, beaucoup de ce que vous avez. Heureusement, j'adhère à un régime médicamenteux assez strict pour garder mon esprit, vous savez, souple »
The Dude


Nous avons tendance à basculer rapidement dans l’excès.
Je pense que le plaisir et l’appréciation réelle des choses vient de la consommation modérée.

Buvez du vin tous les jours, et cela deviendra banal.
Fumer des pipes tous les jours, et vous perdrez la perception des arômes.

Il faut savoir se limiter, car nous sommes sans limite dans notre soif du monde.

Le Dude, semble être en maîtrise sur le sujet, car il se distille des détendeurs, des plaisirs tout le long du film de façon adapté à la merde du moment.
Le « assez strict » et « régime » montre clairement qu’il contrôle son panel d’antidotes à la folie du monde.
Le mot « régime » est important, car clairement un régime est un cadre, une ligne conduite que l’on suit et s’impose pour garder le cap comme ici un esprit souple.

Je pense aux Taoïstes, notamment à Li po.
Bien qu’il est sombré dans l’alcool au travers des poèmes ont se rend compte qu’ils utilisaient des herbes magiques, des champignons et du vin pour toucher l’immortalité (ataraxie ?) en plus de la méditation assise et marchée.
A cette lecture je pense immédiatement à notre Messie, le Dude.

Dans l’idée Épicurienne, il me semble intéressant de s’imposer une semaine blanche, frugale et exclusivement composé de plaisir « naturels » par mois.

L’objectif est double, premièrement s’assurer qu’on est capable d’être heureux sans recourir à des objets ou des substances.
Vérifier notre auto-suffisance au bonheur lorsque les besoins essentiels sont repus : soif, manger, dormir, sexualité.
Secondement, faire un point et voir si un mauvais dosage n’est pas en train de créer une dépendance sournoise à un plaisir.
Une semaine « jusque ici tout va bien, je contrôle ».

Dans cette idée d’encadrement des plaisirs, je teste l’utilisation d’une ordonnance auto-prescrite. Je me définis des limites à l’avance pour me garantir le contrôle.
Par exemple cela serait 4 verres max / jour seulement les week-end etc ...
Une fois le contrat passé, j’utilise les semaines frugales pour éventuellement adapter mes prescriptions à mon état d’esprit actuel.

A l’inverse, si je sens que j’ai un gros besoin de décompresser je peux me prescrire une semaine ou une soirée « Fuck it », mais c’est un autre sujet...

Merci @michael-burrows Photo

Point d’étape

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Ma route de la joie continue,
Je navigue en eaux troubles et brumeuses.
L’attention aiguisée laisse place à la contemplation,
Vimalakirti, le Bouddha d’or et les immortels du Tao veillent sur mes divagations.

La crainte de la mort dissipée, la vie se croque.
Sans désir de conservation du soi, l’immortalité s’ouvre à jamais.

Mes émotions retrouvent peu à peu leur explosivité naturelle,
La colère et l’amour jaillissent sans retenue.
Le voile de l’ancienne pratique bouddhiste s’envole de mon esprit.
Nudité sans limite.

Parfois la nuit tombée les volutes de fumée s’élève d’une pipe,
Parfois l’ivresse douce du vin berce mon esprit,
L’humilité de n’être qu’un simple homme sans but, empli mon cœur de joie.

Plus vivant que jamais,
Les anciennes pensées moralisantes s’élèvent parfois dans le vide,
Mon sourire les rends caduques,
Je suis un homme libre.

Je souris aux étoiles, et complices, elles scintillent pour les rêveurs.
Que la vie se montre douce parfois.

J’ai quitté la route,
J’ai quitté les sentiers,
N’allant nulle part, se perdre n’a aucun sens.
La vie est une promenade.

Merci Oleksandr Pidvalnyi

Et si tout s’effondre ?

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Et si tout s’effondre ?

Tout change, tout a une fin, on l’oublie souvent mais les problématiques chères aux hommes notamment environnementales ou sociétales ne sont rien au niveau de la Nature.
Les extinctions d’espèces, la pollution, les pandémies, la sur exploitation des ressources mettent en péril l’humanité et certain animaux mais aucunement la Nature.

Le Tao n’a rien à faire des hommes, des animaux, des plantes, ce ne sont que des processus suivant la voie. Des « chiens de pailles ».

Le « processus » Terre a aussi une fin, le soleil, tout est une question de temps et la perception du temps individuelle est très liée à notre propre durée de vie.

Nous sommes insignifiants et avec une fin, non seulement notre petite vie égocentrée, mais également l’ensemble de l’humanité et de l’activité humaine.

L’homme a les chevilles qui enflent et vie dans un grand dérapage incontrôlé.
Il se prend pour un grand Architecte maître du monde, mais cette idée de Dieu responsable est la preuve de la profonde limitation intellectuelle dont fait preuve l’homme.

Nous jouons depuis trop longtemps avec le Feu, sans en comprendre les conséquences, les animaux ont la sagesse de ne pas entraver la marche des choses.
Mais tout cela aussi est parfait, tous les possibles naissent du Tao.

Pourquoi tout semble déraper ? Car l’humanité est un processus qui finira par s’élever puis chuter comme toutes les vagues et choses issues du tao.

Chaque acte n’est ni bon, ni mauvais. Il n’y a rien de vert, rien de complètement « bon ».
Tout a un revers de médaille, aucune solution miracle.
Tirer la couverture du monde à vous et elle manquera ailleurs.

Alors, il faut savoir poser la loupe et voir l’immensité du monde, la place miniscule de l’homme dans tout ce joyeux bordel qu’est la vie.

Nous suivons le Tao, peu importe ce que nous pensons, ressentons ou nos concepts de bonté, les choses se déroulent toujours parfaitement.

Lâcher tout, admirer la perfection du monde.

Se retirer dans sa plénitude intérieure, voir le monde comme chien de paille du Tao.
Nous ne sommes que du charbon alimentant la fournaise du Tao.

Inutile, insignifiant, divaguant sans but, qu’elle joie.
Je trinque à la vie.

Photo Merci @ollivves

S’asseoir et oublier

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Cette pratique de méditation existe sous de nombreuses formes et adaptations et dans plusieurs mouvements spirituels.
Le Taoïsme a des atomes très crochus avec le Zen, et nous savons que des taoïstes pratiquaient régulièrement dans les temples bouddhistes chinois Chan et inversement.
D’ailleurs il suffit de lire le Shobogenzo de Dogen pour être saisi par ce besoin de distinguer la pratique Zen et du Taoïsme.
Cela témoigne de la similitude entre deux chemins philosophiques et pratiques pointant finalement une même voie ultime. Ces deux chemins finiront par créer deux religions ritualisées aux buts différents, au risque de s’éloigner de la simplicité philosophique initiale.
Comme l’explique Ray grigg dans son excellent ouvrage « Tao of Zen », pour lui le Zen est bien plus taoïste que bouddhiste dans son essence.
Et je partage grandement son analyse.

Retour au sujet initial... je vais donc parler de la méditation Taoïste assise qui consiste à s’asseoir et oublier, ou même s’asseoir et s’oublier. S’unir au Tao.

Il s’agit en fin de compte de la pratique de Zazen, en y enlevant la rigidité de la posture et les rituels.
Ainsi toutes postures confortables est acceptable ici, puis si des douleurs apparaissent il suffit de se lever et de continuer la pratique en marchant ou allongé.
Aucune violence dans la méditation taoïste, aucune lutte, aucun but.
D’ailleurs s’allonger et oublier, marcher et oublier me semble également la bonne définition de cette méditation refuge sans limite et disponible à chaque instant.

Une fois la posture trouvée, il suffit de concentrer son esprit sur un sujet quelconque : compter ses respirations, réciter un mantra, écouter les sons etc. pour l’apaiser.
Quand l’esprit devient paisible on peut lâcher peu à peu la technique et observer, jusqu’à l’oubli du soi et l’émergence de la paix profonde.

Voici en bref, la différence entre l’approche de la pratique du Bouddhisme Zen et du Taoïsme :

Quand un Bouddhiste pratique la méditation assise et que la somnolence le guette, il renforce sa concentration et son attention.
Quand un Bouddhiste pratique la méditation assise et que la douleur aux jambes surgit, il renforce sa concentration et son attention.

Quand un Taoïste pratique la méditation assise et que la somnolence le guette, il en profite pour faire une pause, dormir un peu et reprend plus tard.
Quand un Taoïste pratique la méditation assise et que la douleur aux jambes surgit, il se lève et va marcher un peu.

L’important dans la méditation est de cultiver la détente, la paix, la douceur de vivre et la légèreté.

Cet élan de tranquillité se diffuse ainsi naturellement dans la vie quotidienne, sans forcer.

Dans le Taoïsme, nous ne cherchons pas l’éveil, ni même un éveil involontaire, ni soudain.
Nous cherchons simplement la tranquillité, c’est pour cela que des maîtres bouddhistes ont qualifié la pratique taoïste comme incomplète car pour simplifier on se contente de samatha, de la paix de l’esprit, là ou un bouddhiste y voit la première marche vers l’éveil et l’obtention de la vision pénétrante.

Ce ne sont que des concepts, que des mots, le taoïsme embrasse l’état, le processus tel qu’il est, sans se soucier du pourquoi, ni s’efforcer à saisir les rouages du monde.

Qu’en est-il du dudéisme ?

Pour moi le dudéisme est simplement le nom d’une pratique moderne du taoïsme philosophique.

Photo Merci @annetnavi

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