Des nouvelles, le temps passe et je change & je boucle

Des nouvelles, le temps passe et je change
Je divague toujours, les choses sont de moins en moins nettes et les mots se mélangent.
Je deviens bien incapable de poser un mot sur ma voie spirituelle, j'ai même arrêté d'essayer.
Je suis d’une constante instabilité, comme est le monde.
J’essaye tant bien que mal de maintenir ce que je peux, c’est-à-dire : Ne pas être un connard.
Et c’est de plus en plus difficile dans ce monde où les gens passent leur temps à s’enfoncer dans la médiocrité nombriliste.
Quand je regarde autour de moi, je vois le Zen, je vois Bouddha, Lao Tseu et le Dude.
À part ça, j’ai arrêté de fumer ma pipe occasionnelle de tabac, la nicotine rend con et nerveux. Puis avec l’asthme ça marche pas bien
Fidèle à mes amis du Tao, je m’enivre de vin et de bière (occasionnellement et avec modération), en ce sens je danse plus volontiers avec un Ikkyu et Santoka qu’avec un Siddharta.
Toujours plus j’abandonne l’hypocrisie et mes masques, un travail quotidien, où à chaque instant il faut une lame bien aiguisée pour trancher les illusions et mascarade montante de l’ego.
Bref, je grandis et mais surtout vieillis
Je sens bien que le temps charnière approche, mais je suis paisible.
Pourtant au fond rien ne change, mon mental cogite pour des broutilles, parfois je stresse et le monde est impassible, chien de paille.
Mais au fond, ma présence aux choses se fait de moins en moins sérieuse.
Je me sens réellement comme un ignare au milieu des sachants, mais avec une inversion totale des saveurs où peu à peu le savoir m’ennuie.
Hier, j’ai vu un reportage à la télé où les gens se ruent aux quatre coins du monde pour toucher à la « nature ». En fait pour se prendre en photo et chercher une forme de reconnaissance auprès de leurs amis sur les réseaux sociaux. Ils font semblant d'être heureux, et entretiennent le mensonge. La consommation ne rend pas heureux, les plus beaux paysages du monde, ne peuvent rien pour vous.
C’est manquer sa cible, je ne voyage pas, ma maison, le vent dans les arbres, des brins d’herbes qui dansent au vent. C’est déjà sublime.
Chier sur le monde en avion pour sa quête spirituelle, n’est-ce pas profondément ironique ?
Vous ne pouvez rien saisir ici, vous ne pouvez rien garder, rien toucher, vous êtes coincés dans votre tête. Un mur, un prunier en fleur, un ciel bleu, ou une bouse, peu importe, la clef n’est pas là.
Je n’ai rien à apprendre, ni leçon à donner.
Ajahn Chah parle de désenchantement, et je suis désenchanté mais ce n’est pas un désenchantement triste, c’est simplement un regard pénétrant sur « cela est » qui laisse vite place à un rire.
À un certain moment, on assume de n’être qu’un souffle passager ici, et les mots manquent pour décrire cette paix qui m’inonde.
Malgré ces années de pratique et d’oscillation entre les écoles, rien n’arrive à définir ce que je touche. Qu’importe, je laisse ça aussi...
Mis à part des larmes de joie et d’émerveillement pour ce qu’est la vie, quand la nuit je laisse mon regard divaguer dans les étoiles. Si on s'arrête un peu, la connexion mystique se révèle, en tout simplicité et sans bruit.
Mais peu importe, je suis présent, l’esprit vif et Vivant.
Un an passe, les choses se dépouillent, je prends, je jette, je change mais je maintiens la connexion au Tao.
J’ai rallumé la lumière ici, par compassion et amitié, car je sais que ces quelques mots jetés sur le net font du bien parfois.
En ce moment je plonge dans la Source, le Tao, peu importe les méthodes et ce que vous voulez y coller, cela vous regarde.
Néanmoins je suis profondément convaincu d’une chose.
La vie de famille, les enfants, le bouillon de la vie sociale, contrairement à la voie que propose Siddharta, c’est clairement là, dans cette effervescence que se trouvent la vérité et la paix.
Quitter la vie de famille ne vous fera qu’entretenir une illusion confortable qui s’effondrera à la moindre friction, soyez libre dans l’instant. Tel qu'il se présente à vous.
Comment je le sais ? J’écoute les rires des enfants, et je danse la vie, en l’instant même du contact les doutes s’évanouissent.
À bientôt, peut être.
Et le plus drôle dans tout ça ? Demain je dirai sûrement autre chose, avec la même conviction.
L’Impermanence du soi, drôle d’expérience où beaucoup s’égarent souvent (moi y compris) !