Si j'écris un livre un jour, c'est pour vous dire de ne pas en écrire un !

Quand on écrit des livres, on laisse des traces et des pièges.
Ce blog est farci d'idées déjà mortes et obsolètes.
J'en suis désolé, et ne m'en voulais pas.
Je suis passé à d'autres choses, et pire, parfois j'y reviens !
N'essayez pas de tirer un fil, une trame ou une constance de ce blog, ou pire de me "suivre".
Tout cela n'est qu'un vent instable d'idées soumises à l'état conditionné des choses, un tas de fumier de plus, dirait un maître Bouddhiste Chan.
Seul l'enseignement oral spontané est utile, car il est périssable et ricoche dans l'esprit de l'auditeur.
L'auditeur se l'approprie, prend ce qu'il aime, et oublie naturellement le reste.
Les graines et idées maturent et donnent naissance à ses propre plantes à lui dans son esprit.
Des fous on scellés les enseignements du Bouddha dans des livres, et ont ainsi tué le Dharma.
Et heureusement qu’ils l’ont fait, c’est bien utile, mais il ne faut rien prendre au sérieux dans ces tas de mots.
L'enseignement oral n'est pas fixe, et donc n'emprisonne pas l'enseignant à rester figé sur des positions ou des idées.
Il n'est pas engagé, comme avec un livre, à recracher inlassablement les mêmes choses, à assurer une cohérence sur la durée.
Bouddha le dit : "Tout change", et lui-même a changé de disque et de version au fil des années.
On a trouvé l'excuse qu'il s'adaptait à son auditoire, etc...
Peut-être bien, mais à mon humble avis, il a simplement changé de point de vue sur des choses.
Les livres sont autant utiles que dangereux, il faut les prendre avec des pincettes.
Tchouang Tseu dit : "Les livres ne contiennent que des idées truquées !"
Et il a bien raison.
J'écris très peu, je brûle, supprime et détruis souvent mes traces.
Je fermais régulièrement ce blog, mais j'ai décidé d'assumer un peu, sur les conseils d'un "ami de bien", comme le dit le Bouddha.
Y’a des gens qui écrivent un bouquin, des lecteurs qui s'y accrochent, ils y trouvent une bouée.
L’auteur, lui, aimerait passer à autre chose.
Sauf que parfois, il va vivre des revenus issus de son livre, des idées qu’il y a mises, de sa notoriété, de ce mouvement de fond qu’il a lancé.
Il se piège !
Mais malgré lui, souvent par vraie bonté, il va s’ancrer dans des idées mortes pour ne pas "tromper" ceux qui ont cru à ses idées.
Finalement, il se retrouve à se tromper lui-même, se piéger, ainsi que ceux qui le suivent, pour maintenir un mirage.
Bouddha l’a dit, et je vais le paraphraser pour rendre la chose vivante : "J’ai dit pas mal de conneries dans ma vie, prenez ce que vous voulez, si ça marche pour vous, tant mieux, sinon laissez tomber."
L’enseignement de Bouddha ne se trouve pas dans les livres, ni dans les mots.
Il se trouve dans chaque souffle, chaque oiseau qui chante, et le bruit de l’eau qui coule.
Bises